Charles-Valentin Alkan, de la foi juive à la modernité

une émission de radio de l'Institut Européen des Musiques Juives présentée par Hervé Roten

MUSIQUES JUIVES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI – MARDI 24 SEPTEMBRE 2013, JUDAÏQUES FM (94.8), 21H05


Charles-Valentin Alkan (1813-1888) est un compositeur, pianiste virtuose et pédagogue, dont le talent fut souvent comparé à celui de Chopin ou Liszt.
Son langage musical et son oeuvre que l’on redécouvre aujourd’hui témoignent d’une surprenante modernité, bien en avance sur son temps.

Alkan est né et mort dans la foi juive. Avec ses frères et sœurs, nés Morhange, il prend comme patronyme le prénom hébraïque de son père et devient Charles-Valentin Alkan aîné. Connaissant de nombreuses langues anciennes (hébreu, latin, grec, syriaque), il traduit l’Ancien, mais aussi le Nouveau Testament.

Au côté de Fromental Halévy, il collabore occasionnellement avec le Consistoire à la modernisation de la liturgie. Il composera notamment deux airs de prières, à la demande du hazan Samuel Naumbourg (Ets Khayim et Hallelujah). En 1851, il accepte le poste d’organiste de la synagogue de la rue Notre-Dame de Nazareth, avant de démissionner quelques jours plus tard !

Il écrit un recueil de Prières pour orgue, certaines avec un texte hébreu en exergue, mais ces morceaux, par ailleurs très réussis, sont autant des compositions libres que des prières. Enfin, en 1854, il écrit trois courtes mélodies juives, dont la troisième n’est autre qu’une paraphrase de l’Estro poetico-armonico de Benedetto Marcello, compositeur vénitien du XVIIIème siècle, chrétien intéressé par la liturgie juive.

Homme casanier, mais profondément croyant, Alkan meurt en 1888, écrasé – selon la légende – par sa bibliothèque, alors qu’il y cherchait le Talmud !

La musicologue Anny Kessous Dreyfuss, qui a consacré un livre à l’oeuvre juive de Charle-Valentin Alkan – Le Passant du pont de l’Europe : Charles-Valentin Alkan – témoignera de l’importance de ce grand compositeur qui a su concilier la tradition juive et la modernité de son temps.

Une émission illustrée, comme à l’accoutumée – de nombreuses escales musicales…

 

herve_photo_retouche_fond_uni_bleu_500px.jpgOfficier des Arts et des Lettres, Docteur en musicologie de l’Université Paris IV Sorbonne, Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hervé Roten est Directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives depuis sa création en 2006.
Ethnomusicologue de formation, il s’est intéressé très tôt à la sauvegarde et à la numérisation des archives, matières qu’il a enseignées durant plusieurs années au sein des universités de Reims et de Marne-La-Vallée.
Auteur de nombreux articles, ouvrages et disques portant sur les musiques juives, producteur d’émissions de radio, Hervé Roten est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de musiques juives dans le monde.

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