Fernand Halphen : un compositeur juif dans la Grande Guerre

Une émission de radio de l'Institut Européen des Musiques Juives présentée par Hervé Roten

MUSIQUES JUIVES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI – MARDI 11 MARS 2014, JUDAÏQUES FM (94.8), 21H05


Entre 1914 et 1918, la grand Guerre ravage l’Europe et fait près de 9 millions de morts et plus de 20 millions de blessés : parmi eux, de nombreux israélites, français, belges, britanniques ou allemands, qui ont combattu avec patriotisme pour leur pays. Dans ces moments terribles, entre le bruit terrifiant des obus et l’utilisation des premières armes chimiques, la musique joue un rôle non négligeable pour soutenir le moral des troupes et de la population civile.

Alors que la plupart des compositeurs et musiciens sont affectés comme simples brancardiers ou ambulanciers, Fernand Halphen, âgé de 42 ans et père de deux enfants, est affecté comme lieutenant au 3e bataillon du 13e régiment d’infanterie territoriale de Compiègne, où il est chargé de créer une harmonie régimentaire. Le 23 août 1914, deux semaines seulement après la déclaration de guerre, il dirige déjà “un grand concert devant un parc comble” à Compiègne.
En 1915, il compose une une marche militaire, intitulée éloquemment « Les poilus ». Le 22 août 1915, c’est son orchestre qui joue devant Albert 1er, roi des Belges et Raymond Poincaré au château de Davenescourt (près de Montdidier dans la Somme). Pourtant, en décembre 2015, la troupe est réorganisée, sans doute parce que les membres les plus jeunes de la Territoriale sont intégrés dans les troupes actives pour compenser les pertes. L’orchestre est alors dissous.

Entre décembre 1915 et février 1917, Fernand Halphen réunit un nouvel orchestre, cette fois dans la région d’Amiens, avec lequel il va donner plus d’une cinquantaine de concerts. Le 13 février 1917, son bataillon est dissous, chaque soldat étant désormais réquisitionné pour la défense active.

Le 18 février 1917, 5 jours après cette dissolution, il est hospitalisé à l’Hôtel-Dieu d’Amiens. Gravement malade, il sera rapatrié à Paris où il meurt le 16 mai.

Au cours de cette émission de radio, la musicologue et présidente de l’IEMJ Laure Schnapper nous fera découvrir l’histoire et la musique de ce compositeur israélite, mort pour la France, dont l’œuvre attachante commence à être reconnue aujourd’hui.

 

herve_photo_retouche_fond_uni_bleu_500px.jpgOfficier des Arts et des Lettres, Docteur en musicologie de l’Université Paris IV Sorbonne, Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hervé Roten est Directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives depuis sa création en 2006.
Ethnomusicologue de formation, il s’est intéressé très tôt à la sauvegarde et à la numérisation des archives, matières qu’il a enseignées durant plusieurs années au sein des universités de Reims et de Marne-La-Vallée.
Auteur de nombreux articles, ouvrages et disques portant sur les musiques juives, producteur d’émissions de radio, Hervé Roten est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de musiques juives dans le monde.

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