La musique en Allemagne de 1933 à 1949

Une émission de radio de l'Institut Européen des Musiques Juives présentée par Hervé Roten

MUSIQUES JUIVES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI – MARDI 15 JANVIER 2019, JUDAÏQUES FM (94.8), 21H00


A l’approche de la journée de la mémoire de l’Holocauste, Hervé Roten reçoit la musicologue Elise Petit, spécialiste des politiques musicales en Allemagne avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale.

Co-auteure avec Bruno Giner de Entartete Musik. Musiques interdites sous le IIIe Reich (2015), Elise Petit a publié en avril 2018 un nouvel ouvrage intitulé Musique et politique en Allemagne du IIIe Reich à l’aube de la guerre froide, dans lequel elle analyse l’utilisation de la musique à des fins de propagande depuis l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler en 1933 jusqu’à la dénazification entreprise par les alliés entre 1945 et 1949.

Au cours de cette émission, Elise Petit nous montrera comment la notion de pureté a conditionné la création et la vie musicales, depuis l’aryanisation de compositeurs de la grande tradition tels que Wagner et Beethoven jusqu’à la recherche d’une impossible musique “nazie”. L’examen des luttes de pouvoir entre des acteurs culturels essentiels du Reich, principalement le ministre de la Propagande, Joseph Goebbels, et l’idéologue du parti nazi, Alfred Rosenberg, met notamment en lumière les incohérences très fortes d’un système qui forgea le concept de “musique dégénérée” sans pour autant la bannir totalement.

La dénazification, entamée dès le 8 mai 1945 par les alliés, passera par une purge des artistes liés au régime nazi et par une politique musicale réhabilitant les musiques dégénérées, et en tout premier lieu : le jazz et la musique atonale et dodécaphonique forgée par le compositeur juif Arnold Schoenberg. De leur côté, les soviétiques remettront à l’honneur la musique populaire allemande, comme l’expression authentique du « peuple-classe » allemand. Comme le souligne Elise Petit dans sa conclusion : « La rupture se fait donc principalement par le message délivré par la musique au travers des paroles et textes choisis, et non pas nécessairement par son esthétique, ce qui entraîne des ressemblances troublantes de certaines œuvres commanditées [par les autorités prosoviétiques] avec d’autres plébiscitées par le régime nazi ».

Cette émission sera illustrée par des extraits d’œuvres de Ernst Krenek, Charlie and his orchestra (jazz nazi), Carl Orff, Arnold Schoenberg et Hanns Eisler.

herve_photo_retouche_fond_uni_bleu_500px.jpgOfficier des Arts et des Lettres, Docteur en musicologie de l’Université Paris IV Sorbonne, Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hervé Roten est Directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives depuis sa création en 2006.
Ethnomusicologue de formation, il s’est intéressé très tôt à la sauvegarde et à la numérisation des archives, matières qu’il a enseignées durant plusieurs années au sein des universités de Reims et de Marne-La-Vallée.
Auteur de nombreux articles, ouvrages et disques portant sur les musiques juives, producteur d’émissions de radio, Hervé Roten est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de musiques juives dans le monde.

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