L’œuvre juive d’Arnold Schönberg

Une émission de radio de l'Institut Européen des Musiques Juives présentée par Hervé Roten

MUSIQUES JUIVES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI – MARDI 27 SEPTEMBRE 2016, JUDAÏQUES FM (94.8), 21H05


Le rapport d’Arnold Schönberg (1874–1951) au judaïsme est éminemment complexe. Converti au protestantisme en 1898, plus par pragmatisme que par conviction religieuse, Schönberg ressentira dès 1921 la montée de l’antisémitisme. Dans les années qui suivent, l’écriture de son drame Le chemin biblique (Das biblische Weg,1927) montre son attachement – ou tout au moins son intérêt – pour sa religion d’origine. La montée de l’idéologie nazie et l’accession au pouvoir d’Hitler en 1933 va précipiter le retour de Schönberg vers la religion mosaïque. Devant le péril imminent – en tant que compositeur et comme plasticien expressionniste juif, Schönberg était considéré par les nazis comme le symbole même de l’art dégénéré ! – l’artiste s’exile à Paris, où il réintègre la religion juive à la synagogue de la rue Copernic, avant d’émigrer définitivement aux Etats-Unis.

En 1938, sur commande d’un rabbin de Los Angeles, il compose un Kol Nidré. Durant la guerre, il tente désespérément de sauver les Juifs d’Europe. En 1947, suite à la visite d’un rescapé du Ghetto de Varsovie, il écrit Le survivant de Varsovie, une œuvre d’une incroyable force évocatrice. En 1948, la création de l’état d’Israël suscite chez Schönberg un profond enthousiasme. Il entreprend alors la composition du Psaume 130 « De Profundis » (1950) suivi d’une série de seize psaumes modernes à contenu philosophique exprimant « les problèmes religieux de nos contemporains ». À cause de sa mort, la tâche restera inachevée. Comme demeurera éternellement incomplet l’opéra Moïse et Aaron, ainsi que l’oratorio L’échelle de Jacob auquel il travailla, en discontinu, de 1915 à 1944.

Tout au long de cette émission, Danielle Cohen-Levinas, professeur de philosophie et de musicologie, responsable du “Collège des études juives et de philosophie contemporaine – Centre Emmanuel Levinas”, et chercheure associée aux Archives Husserl de l’ENS-CNRS de Paris, nous fera découvrir l’œuvre juive de Schönberg.

Nous entendrons en particulier des extraits de Moïse et Aaron, L’échelle de Jacob, Kol Nidré, Le survivant de Varsovie et le Psaume 130 « De profundis » (Shir hamaalot mima’amakim keraticha Adonaï).

herve_photo_retouche_fond_uni_bleu_500px.jpgOfficier des Arts et des Lettres, Docteur en musicologie de l’Université Paris IV Sorbonne, Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hervé Roten est Directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives depuis sa création en 2006.
Ethnomusicologue de formation, il s’est intéressé très tôt à la sauvegarde et à la numérisation des archives, matières qu’il a enseignées durant plusieurs années au sein des universités de Reims et de Marne-La-Vallée.
Auteur de nombreux articles, ouvrages et disques portant sur les musiques juives, producteur d’émissions de radio, Hervé Roten est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de musiques juives dans le monde.

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