Chanteurs juifs de Tunisie

une émission de radio de l'Institut Européen des Musiques Juives présentée par Hervé Roten

MUSIQUES JUIVES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI – MARDI 9 AVRIL 2013, JUDAÏQUES FM (94.8), 21H05


Les Juifs sont installés dans les territoires de l’actuelle Tunisie depuis des siècles. S’il faut en croire la légende, lors de la destruction du premier Temple par Nabuchodonosor en 586 avant J. C., des Cohanim (prêtres) auraient pris le chemin de l’exil qui les aurait mené jusqu’à l’île de Djerba, où ils auraient édifié leur première synagogue de la Ghriba, dans laquelle ils auraient placé, incorporée dans la voûte, une des pierres originales du Temple emportée durant leur fuite.

Au fil des diasporas successives, la culture juive va peu à peu s’enraciner dans cette terre tunisienne. Ainsi, au 15e siècle, les juifs chassés d’Espagne par l’Inquisition d’Isabelle la Catholique se réfugient alors en Afrique du Nord. Enfin, au 18éme siècle ce sont les Granas, des juifs originaires de Livourne en Italie qui traversent à leur tour la Méditerranée. Les israélites vivent alors sous la protection du Bey. Ces émigrations successives se métissent aux cultures locales, les chants en arabe et la musique rythment joyeusement les fêtes de la Brit Milah (circoncision) au mariage en passant par la Bar Mitsvah. Et pour mieux se fondre dans le paysage, les plus grands chanteurs prennent des pseudonymes à consonance arabe, ainsi Isserène Israel Rozio deviendra Cheïkh El Afrite, Elie Touitou sera El Kahlaoui Tounsi (Kahlaoui le Tunisien). Et comme le chant est interdit aux femmes musulmanes, les plus grandes chanteuses seront souvent juives, à l’instar de Louisa Tounisia (Louisa la Tunisienne), Fritna Darmon, Leyla Sfez ou encore la célèbre Hbiba Msika, née Margueritte Mskika, au tragique destin.

A l’occasion de la publication du CD « Chanteurs juifs de Tunisie », le producteur Michel Lévy et le musicologue Hervé Roten évoqueront cette histoire musicale singulière, illustrée par de nombreux extraits de Hbiba Msika, Fritna Darmon, Louisa Tounsia, Raoul Journo, Cheikh El Afrite, El Kahlaoui Tounsi ou encore José de Suza…

 

herve_photo_retouche_fond_uni_bleu_500px.jpgOfficier des Arts et des Lettres, Docteur en musicologie de l’Université Paris IV Sorbonne, Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hervé Roten est Directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives depuis sa création en 2006.
Ethnomusicologue de formation, il s’est intéressé très tôt à la sauvegarde et à la numérisation des archives, matières qu’il a enseignées durant plusieurs années au sein des universités de Reims et de Marne-La-Vallée.
Auteur de nombreux articles, ouvrages et disques portant sur les musiques juives, producteur d’émissions de radio, Hervé Roten est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de musiques juives dans le monde.

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