Musiques et musiciens interdits sous le IIIe Reich

Une émission de radio de l'Institut Européen des Musiques Juives présentée par Hervé Roten

MUSIQUES JUIVES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI – MARDI 2 JUIN 2015, JUDAÏQUES FM (94.8), 21H05


A l’occasion de la parution du livre Entartete Musik : musiques interdites sous le IIIe Reich, Elise Petit – co-auteure de cet ouvrage avec Bruno Giner – nous présente un éclairage inédit sur la mise en musique de l’idéologie nazie entre 1933 et 1945.

« Entartete Musik », « musique dégénérée » : c’est en effet sous cette désignation infamante que nous connaissons aujourd’hui les musiques frappées d’interdiction sous le IIIe Reich. Une expression qui désigne aussi bien le défunt Félix Mendelssohn que le jeune Kurt Weill ou le champion de la modernité Arnold Schönberg, sans oublier le jazz et la musique légère.

Quel est le point commun de toutes ces musiques si différentes ? La haine sans limite que vouent Hitler et ses ministres aux Juifs fournit l’explication principale. Mais parmi les « hommes à abattre » figurent également les communistes et les représentants de la modernité des années 1920, taxés de « bolchevisme » culturel.

À la « musique dégénérée », les idéologues nazis tenteront d’opposer une musique nationale-socialiste qui incarnerait brillamment le « Reich millénaire » largement au-delà de ses frontières. Dans un premier temps, ils glorifieront et détourneront les défunts maîtres de la grande tradition allemande, principalement Wagner, Beethoven et Bruckner, mais aussi deux personnalités encore vivantes, Richard Strauss et Hans Pfitzner. Les nombreuses aides à la création favoriseront ensuite l’avènement d’une kyrielle de jeunes compositeurs plus ou moins talentueux, dont l’Histoire ne retiendra guère que Carl Orff et Werner Egk. L’opéra et le répertoire populaire des Volkslieder seront également mis à contribution par un régime qui deviendra une véritable « dictature chantante ».

Une page d’histoire, entre musique officielle et musiciens interdits, illustrée par de nombreux exemples sonores.

herve_photo_retouche_fond_uni_bleu_500px.jpgOfficier des Arts et des Lettres, Docteur en musicologie de l’Université Paris IV Sorbonne, Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Hervé Roten est Directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives depuis sa création en 2006.
Ethnomusicologue de formation, il s’est intéressé très tôt à la sauvegarde et à la numérisation des archives, matières qu’il a enseignées durant plusieurs années au sein des universités de Reims et de Marne-La-Vallée.
Auteur de nombreux articles, ouvrages et disques portant sur les musiques juives, producteur d’émissions de radio, Hervé Roten est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de musiques juives dans le monde.

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