German Goldenshteyn est né en 1934 à Otaci (en Bessarabie), anciennement en Roumanie, partie de l’actuelle Moldavie.
Pendant la seconde guerre mondiale, la Roumanie entre en guerre avec les forces de l’Axe (Allemagne, Italie et Japon). German Goldenshteyn et toute sa famille sont alors internés dans un ghetto roumain nommé Bershad. Ses parents ne survivent pas et décèdent de maladies et de privations.
Fin 1944, German et deux de ses frères sont transférés dans un orphelinat à Odessa. Environ un an plus tard, le chef d’un orchestre militaire soviétique vient tester les capacités musicales des enfants. Il en choisit 10, dont German et l’un de ses frères, facilitant leur admission dans une école de musique d’Odessa, ou German y étudie la clarinette.
German Goldenshteyn effectuera son service militaire dans l’orchestre de l’Armée Rouge, puis, en 1956, s’installe en Ukraine où il devient machiniste dans la ville de Mogilev Podolski, en même temps qu’il intègre un petit orchestre de mariage qui se produit dans toute la région. Il voyage de village en village, de ville en ville, ainsi que le faisaient les Klezmorim traditionnels du 18ème et début du 19ème siècle. Lors de ses tribulations, il rencontre des musiciens qui lui enseignent des centaines de mélodies bessarabiennes, populaires et traditionnelles.
La Bessarabie est alors au carrefour de différentes cultures, juive, gitane, ottomane, slave, balkanique … et la cohabitation de toutes ces traditions constitue un répertoire riche et contrasté. Bien que le régime soviétique d’après-guerre ait tenté d’éliminer la culture juive, la musique réussit à survivre à cette répression. Goldenshteyn joue des milliers de simhas, de horas, de sirbas et de freylekhs. Il les apprend très vite, mais éprouvant des difficultés à se les rappeler toutes, il prend l’habitude de les noter scrupuleusement sur des carnets. Chaque fois qu’il apprend une nouvelle mélodie, il la retranscrit immédiatement pour ne pas l’oublier.
Année après année, ce ne sont pas moins d’un millier de mélodies qu’il retranscrit dans ses cahiers et qu’il emporte avec lui en 1994, lors de son arrivée aux États-Unis. Nombreuses de ces mélodies n’avaient encore jamais été documentées avant lui.
Issu du Vieux Monde comme nombre de ses prédécesseurs, Dave Tarras, Naftule Brandwein, Goldenshteyn représente l’un des liens les plus récents avec la tradition klezmer d’Europe de l’Est.
C’est à Long Island, dans l’Etat de New-York, qu’il décède d’une crise cardiaque, en 2006, au cours d’une partie de pêche.
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