Halali, Salim (1920-2005)

logo bio Salim Halali

Une grande voix de la musique orientale

Salim Halali, de son vrai nom Simon Halali, est un chanteur- interprète de musique orientale, né le 30 juillet 1920 à Annaba en Algérie.

Issu d’une famille juive originaire de Souk Ahras, il grandit avec ses 9 frères et sœurs avant de partir pour la France vers 1937. C’est d’abord dans les clubs parisiens de flamenco qu’il se fait connaître. Sa rencontre avec l’artiste algérois de music-hall Mohamed el Kamel est déterminante. Ce dernier écrit les premières chansons de Salim Halali telles que Andaloussia, Sevillane, Taâli, Ardjaâ lebladek, Bine el barah oua el youm, Mounira, Nadira, El ouchq saïb, El qelb chahik… Par la suite, Mohamed Iguerbouchène lui compose une cinquantaine d’autres chansons.

doc_2_salim_500px.jpgEn 1938, Salim Halali entame une tournée européenne alors que dans le même temps ses disques de flamenco en arabe connaissent un grand succès en Afrique du Nord, notamment les morceaux Al ain zarga, Mahenni zine et Habibti samra.

Toujours avant-guerre, Salim Halali se produit au café Maure de la Grande Mosquée de Paris, aux côtés d’artistes renommés tels Ali Sriti et Ibrahim Salah. Si Kaddour Benghabrit, le fondateur et premier recteur de la Mosquée, intellectuel et musicien (oud et violon) se lie d’amitié avec Salim Halali, et durant l’occupation allemande, l’aide à dissimuler ses origines juives en lui fournissant une fausse attestation de musulman et en gravant le nom de son défunt père sur une tombe anonyme du cimetière musulman de Bobigny (Seine-Saint-Denis). [1]Cette anecdote est racontée dans le film d’Ismaël Feroukhi Les hommes libres.

Après la guerre, sa musique est très appréciée en Egypte, notamment par la grande diva égyptienne Oum Kalsoum.

En 1947, Salim Halali crée à Paris un cabaret oriental, “Ismaïlia Folies”, dans un hôtel particulier de la prestigieuse avenue Montaigne qui appartenait à Ferdinand de Lesseps. En 1948, il crée un second lieu de divertissement, “Le Sérail”, rue du Colisée.

En 1949, il s’installe au Maroc et rachète un vieux café dans le mellah de Casablanca qu’il transforme en un cabaret de prestige : “le Coq d’Or”. Cet établissement est fréquenté par les riches familles du pays et des personnalités de passage. Mais “Le Coq d’Or” est détruit dans un incendie et Salim revient alors en France, à Cannes, au début des années 1960.

Connu pour son attrait des soirées fastueuses et extravagantes, il lui arrivait de faire venir des éléphants dans les jardins de sa villa. Au début des années 1970, sa carrière prend un nouveau tournant avec un concert triomphal à la salle Pleyel à Paris et la sortie d’un 33 tours en français. Dans les années qui suivent, il se produit régulièrement en concert à Paris, Montréal et Casablanca.

doc_78tre_salim_65.jpgEn 1993, il raccroche définitivement et part en maison de retraite à Vallauris. Il donnera néanmoins un ultime récital à l’occasion du nouvel an 1994, sur l’insistance de son ami Maurice Wizmam.

Volontairement solitaire – il interdisait qu’on lui rende visite, à l’exception de quelques amis proches – il meurt le 25 juin 2005 à Antibes (Alpes-Maritimes). Selon ses derniers voeux, ses cendres sont dispersées à Nice dans le jardin des souvenirs.

Documents joints

References
1 Cette anecdote est racontée dans le film d’Ismaël Feroukhi Les hommes libres.

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