Notre ami Patrick Berman, bénévole et trésorier de l’Institut Européen des musiques Juives, nous a quittés ce dimanche 7 novembre 2021
Patrick, c’était l’âme de l’IEMJ. Toujours souriant, toujours blagueur, il savait prendre le temps d’écouter tous ceux qui travaillaient à ses côtés, qu’ils soient bénévoles ou permanents.
C’était un bon vivant. Durant les 15 ans où nous avons travaillé ensemble au développement de l’IEMJ, il ne cessait de me mettre en boîte en me demandant à quel moment on installerait une tireuse à bière dans la cuisine de l’IEMJ. Bien sûr, cela relevait d’un jeu entre nous, car ma réponse était immuable : « Jamais ».
J’aurais voulu que ce « Jamais » ne s’arrête jamais. Mais encore une fois, tu nous as fait une blague, pas très bonne cette fois-ci, quand tu as décidé de mettre ton cœur en veilleuse. Toi, un homme au grand cœur, partir comme cela, cela ne te ressemblait pas. Mais je me demande si dans l’au-delà tu ne ris pas de la manière dont tu as nous a tiré ta révérence avec cette ultime pirouette.
En partant, tu as plongé notre grande famille de l’IEMJ dans une tristesse sans nom. Ta présence est imprimée dans nos murs. Ta tasse rouge qui traîne encore dans ton bureau, tes mots d’esprit, comme ce message sur la porte de ton bureau : « Je suis momentanément à cours de conneries. Veuillez patienter, ça va revenir ».
Et toi, tu reviens quand ?
Je me souviens en 2006 quand tu as frappé à la porte de ce qui s’appelait encore le « Centre Français des Musiques Juives ». Tu adorais la musique klezmer et tu voulais apprendre la clarinette, et puis nous aider au passage. Un passage qui a duré 15 ans ! 15 ans où fidèle au poste, tu as numérisé et catalogué des documents musicaux, et surtout mis tes compétences de comptable au service de l’IEMJ, mais aussi de Yuval et du réseau Rachel. Tu étais le trésorier de ces trois associations. Le trésorier, ce n’est pas n’importe qui ! C’est quelqu’un sur qui on peut compter… Et pour compter, tu savais compter tout en étant content.
Tous ceux qui t’ont connu se rappellent ton sourire, tes blagues, bonnes ou moins bonnes, et ton appétit de la vie. Cet appétit inextinguible, que l’on retrouvait dans ton bureau, dans tes papiers jetés en vrac, ou encore dans l’innommable désordre qui régnait sur le bureau de ton ordinateur.
Tu es parti comme tu es venu. Modestement et sans prévenir. On n’a même pas eu le temps de t’organiser un pot de départ. Tu t’es évité les discours creux, mais tu n’auras pas ta bière, en tout cas pas celle que tu voulais.
Alors à titre posthume, permets-moi de t’exprimer, au nom de de l’IEMJ, notre totale gratitude pour tout ce que tu as fait. Ta présence rayonnante a été déterminante pour cette institution. Et ton souvenir plane dans ses murs et dans nos cœurs.
Bon voyage dans l’au-delà.
Hervé Roten
PS : j’espère que tu as emporté ta clarinette… des fois que tu puisses faire un bœuf avec Dave Tarras, Naftule Brandwein ou encore l’orchestre d’Abe Elenkrieg.