par Hervé Roten*
Né le 15 mars 1817 à Dennenlohe, en Bavière, Samuel Naumbourg est issu d’une lignée de chantres célèbres. Fréquentant la synagogue dès son plus jeune âge, il s’initie à l’art cantorial d’Allemagne du sud. Par la suite, il étudie le chant et la composition à Munich. Il fait partie du chœur de la nouvelle communauté de cette ville sous la direction de Maier Kohn.
Pionnier en ethnomusicologie, il commence à recueillir et noter une part importante de la tradition orale ashkénaze d’Allemagne du Sud.
Appelé à Strasbourg, il dirige le chœur de la communauté de 1838 à 1843, puis celui de Besançon de 1843 à 1845.
En 1845, il se présente au poste de ministre officiant au temple consistorial de Paris. Il y est engagé sur avis favorable de Fromental Halévy, avec une période d’essai d’un an. Samuel Naumbourg veut redonner au service divin la pompe qu’il mérite. A cet effet, il entreprend de reformer un chœur qu’il dirige avec succès, et pour lequel il compose de nouvelles pièces.
Entre 1847 et 1874, Naumbourg va publier quatre recueils de musique synagogale principalement pour solistes, chœur, avec parfois accompagnement d’une harpe, d’un piano ou d’un orgue (Zemirot Israel, Chants Religieux des Israélites, vol. I-II, 1847 ; Zemirot Israel, Chants Religieux des Israélites, vol. III, 1857 ; Chirei Kodech, nouveau recueil religieux à l’usage du culte israélite, 1864 ; Agoudat chirim, Recueil de Chants religieux et Populaires des Israélites, 1874). Ses recueils contiennent principalement ses propres compositions, mais également des arrangements d’airs traditionnels et quelques morceaux d’autres compositeurs (Lovy, Fromental Halévy, Alkan …).
En 1860, Naumbourg est nommé professeur de chant liturgique au Séminaire. En 1865, suite au décès du hazan Isaac David, il devient premier ministre officiant. Il occupera ce poste jusqu’à l’été 1878 où une grave maladie le maintiendra écarté de la synagogue jusqu’à sa mort, dix-huit mois plus tard, le 1er mai 1880. Samuel Naumbourg est enterré au Cimetière Parisien du Sud-Montparnasse.
*Extrait de l’article de Hervé Roten, « Le patrimoine musical de la Grande Synagogue de la Victoire », La synagogue de la Victoire, 150 ans du judaïsme français, éditions Porte-plume, 2017
Yigdal, Office du Soir de Pessah – Samuel Naumbourg