Par Laurent Herz
Geneviève Zadoc-Kahn était une petite-fille du grand rabbin Zadoc Kahn et une arrière-petite-fille du grand rabbin Salomon Ulmann. Sa jeunesse n’a pas été épargnée par les épreuves : orpheline de père à 5 ans, elle a perdu en 1940 un frère très cher, tué au front, puis de nombreux parents et amis morts en déportation. Pourtant, soutenue par une famille nombreuse et affectueuse et par sa propre force de caractère, elle a laissé à tous ses proches le souvenir durable d’une personne pleine d’humour, positive, dynamique et généreuse.
Geneviève Zadoc-Kahn a fait ses études au Conservatoire de Paris, entre autres sous la houlette d’un de ses cousins, le compositeur Maurice Franck (1897-1983). Installée à Boulogne-Billancourt dans les années 1950 avec sa mère, décédée en 1973, elle a exercé de nombreuses années comme professeur de piano et de musique. En 1984, elle a repris du service auprès des écoles de Boulogne-Billancourt afin de faire répéter les élèves pour la création de l’opéra pour enfants La Sorcière du placard aux balais de Marcel Landowski.
Elle a été aussi pendant près de 40 ans la régisseuse des Musigrains, des concerts pédagogiques commentés fondés et longtemps présentés par Germaine Arbeau-Bonnefoy et qui ont été hébergés de 1949 à 1978 au Théâtre des Champs-Élysées. Les Musigrains ont vu passer, avec de nombreux interprètes de haut niveau, des dizaines de milliers de jeunes mélomanes en graine. Elle y a travaillé jusqu’à leur arrêt en 1986.
Socialiste engagée, fréquemment assesseur les jours d’élections, elle s’est également investie dans la Ligue des Droits de l’Homme dont elle a été la présidente de la section boulonnaise à la fin de sa vie.